SVELA LA GUERRIERE  


547 pages

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 La chronique littéraire d'Edmonde Vergnes-Permingeat 
 
Un roman passionnant qui se lit comme un polar
 

Bien documenté, le roman, Svela la Guerrière, est d'abord une immense fresque peuplée d'une foison de personnages aux multiples facettes. Sophie Ainardi, passionnée d'histoire et de légendes nordiques, restitue à travers les aventures de Svela, devenue reine des Vikings en épousant Leif Erikson, le fils d'Eric Le Rouge, la réalité quotidienne du peuple viking, ce peuple guerrier redouté qui possédait la maîtrise des mers et de la navigation, alliée à un désir de conquête et de colonisation. En un mot : une fresque brûlante de vie émaillée d'un florilège d'émotions, de personnages bouleversants et d'histoires passionnantes.

Pourtant le roman ne se réduit pas à l'enchantement de cette plongée romanesque dans l'univers du peuple viking. Sa structure narrative n'est ni linéaire ni univoque comme le serait celle d'un simple roman historique. Grâce à sa construction magistrale, il croise plusieurs plans temporels reliés par un subtil jeu de correspondances. Avec talent, l'auteur jongle avec les époques, rendant sensible l'épaisseur du temps et les sortilèges de sa réversibilité : l'originalité du roman réside précisément dans un va-et-vient entre les différentes époques historiques qui s'entrechoquent avec fracas. Clothilde, jeune étudiante de notre siècle ayant un job de vacances sur la Côte d'Azur se voit un jour propulsée mille ans en arrière dans un habitat viking, en Norvège, où elle va rencontrer l'amour et devenir Svela la guerrière, reine des Vikings. Sa disparition pose une énigme à l'inspecteur, chargé de diriger l'enquête ainsi qu'à d'éminents archéologues et ethnologues qui cherchent aussi à élucider le mystère.

Ce roman est bâti comme un polar. Un double suspense affecte simultanément les deux niveaux du récit : on s'interroge, en effet, d'une part sur les événements « passés » - le lecteur frissonne en se demandant ce qu'il va advenir de Clothilde dans ce monde des Vikings, réputé impitoyable - , et d'autre part, sur le déroulement des événements « présents » - entendons ceux du XXIe que vient de quitter l'héroïne.

Roman d'amour pour les incurables romantiques, roman épique d'une force rare, qui sonde avec acuité l'âme humaine, à la fois chronique historique, aventure romanesque et palpitant thriller, ce roman« polyhistorique» (selon la formule d'Hermann Broch) crée la plus envoûtante des lectures.




L'Avis d'un Lecteur
 
Dès les premières pages, Clothilde ne se doutait certainement pas de ce qui allait lui arriver, nous non plus d’ailleurs. Sa disparition est digne des grands magiciens qui se volatilisent sur scène dans un épais brouillard enveloppant. Mais ce n’est pas au bout de la salle que l’on retrouve Clothilde mais à des siècles antérieurs. Original et magnifique commencement sans longueur. Je sais à ce moment précis que l’histoire va m’intéresser et je comprends mieux maintenant le titre de ce roman. Sophie Ainardi vient d’appâter son lecteur.

Dès les premières pages, elle me fait partager son savoir et son amour des pays nordiques. C’est également ma première leçon d’histoire au cours de ce grand voyage littéraire. Ainsi apprends-je que le « Walhalla » est le paradis des vikings, le « Ping » est l’assemblée au cours de laquelle la loi est rendu et les « Langskips » sont des embarcations Vikings. Détente, instruction et loisirs sont les bases de ma saine lecture.

Intrigue bien ficelée qui se déroule dans deux mondes différents, deux femmes dans un même corps, l’art subtil de maitriser le temps et l’espace. Quelle originalité de vivre au siècle des vikings et de penser avec une symbolique contemporaine qui sème une multitude de références à des actes qui se réaliseront des centaines d’années plus tard.
De nos jours, l’enquête policière à connotation surnaturelle s’annonce passionnante et mystérieuse. Je me force à me rappeler ce que j’ai lu antérieurement pour bien commencer les chapitres suivants. A ce stade de ma lecture, je lis un long métrage qui me fait penser au film « Les Vikings » avec Kirk Douglas.


L’intrigue est forte côté contemporain, et en parallèle l’épopée merveilleuse vécue par Svela la guerrière. Nous sommes des deux côtés de la force, le côté obscur n’existe pas. Coup de théâtre ! Pour tester sa fidélité, le Dieu Freyja envoie « Svela » de l’an 985 chez « Clothilde » en 2005. Coup de génie signé Sophie Ainardi !

Il y a au cours de la lecture toujours un élément qui oblige le lecteur à garder son livre ouvert. Son esprit est captivé d’une féroce envie de savoir, doté d’un appétit «pantagruélique » à lire jusqu’à dévorer les pages les unes après les autres.

Avec Svela j’ai apprécié cette croisière touristique particulièrement éducative et je ressens beaucoup de fierté d’avoir appris de façon ludique des grands moments d’anthologies historiques.

Ce roman est rempli de références et de faits historiques qui sont les signes d’une préparation minutieuse et parfaite en prélude de cette aventure féerique.
Je suis proche du dénouement final et les chapitres se succèdent de plus en plus court électrisant ce mystère dont l’intensité en augmente le suspens de crescendo en crescendo. De suite, j’aimerai connaître la fin…
J’ai l’impression d’assister à un « triptyque » cher à Abel Gance dans trois mondes bien différents d’environnement et de siècles. Le voyage est fabuleux, de l’Egypte à la période de l’Inquisition, avec le talent de Sophie qui dévoile de précieux éléments historiques.

Sophie Ainardi nous fait voyager dans le temps avec le talent qui lui est caractéristique et reconnu tout au long de ce roman. Cet ouvrage regorge de tous les ingrédients littéraires que sont l’amour, la haine, le surnaturel, l’aventure.
Un épilogue de toute originalité qui met en scène un vieux couple ayant vécu le passé, le présent et le futur mais pas comme le commun des mortels car l’unité n’est pas l’année mais le siècle....


UN FAN, Dominique Chevalier
 
 



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